Fredo's back. Ellipse.

Publié le par Hurleur

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L’sourire bloqué, les mains au fond des poches. Un peu crade. Les yeux fixés sur la porte. Ouvre-toi. Ouvre-toi. La lèvre mordillée. La poignée tournée. Les os se brisent un par un. Le visage s’enfonce petit à petit. Et des rires. Des rires. Des rires.

Le réveil de Fredo a sonné. Fredo l’a jeté. Il avait vraiment une sale gueule de bois. Il se rappelait plus très bien ce qui s’était passé. Il était dans sa chambre. Seul. Les draps n’étaient pas défaits et il gisait sur le lit. Nu. Dans un coin de la petite salle les vêtements étaient roulés en boule. Dehors il faisait encore nuit. Son nez le grattait, sa queue aussi. Il avait sévèrement la flemme d’y aller. En ouvrant la fenêtre il a senti l’air s’engouffrer dans sa poitrine, glacé mais pur. Il y avait quelque chose qui clochait ce matin. Il s’était pas réveillé de ce goût dans la bouche depuis quelques années déjà. Il avait passé la soirée avec ses amis d’enfance. Quelques verres avaient été pris au Soboka, un bar chelou du quartier. Il avait encore des étoiles devant les yeux. Il revoyait encore Ernst, son marcel, sa gitane et son sourire dégueulasse. Y’avait aussi tout le reste, la petite bande. Il se retourna, fit quelques pas vers son bureau et se saisit de son tabac. En roulant sa cigarette du matin il se rendit compte que sa main suppurait. Il avait du se couper avec du verre. Ca lui était arrivé souvent dans le temps. Tout le monde dormait encore dans cette ville pourrie. Ou rentrait se couchait. Il faisait vraiment froid et la peau de Fredo commençait à se couvrir de petites collines. Son cœur battait une cadence qui aurait crevé les plus robustes galériens. Il se ®habilla lentement. Son portable était jeté dans un coin de la kitchenette. Il était couvert d’un liquide gluant, collant, sucré. Il constata que sa vie textuelle avait été riche d’une dizaine d’ accusés de réceptions. Il se servit un grand verre de jus de pamplemousse. Il était périmé depuis une semaine mais c’était l’outil indispensable des lendemains. Après avoir pris le temps de lacer ses chaussures il sortit. Vérifia trois fois s’il avait bien fermé sa porte à clef et dévala les escaliers.

 

Les rues étaient trop froides. En attendant son bus Fredo pris une décision. Il n’y irait pas aujourd’hui. Il retournerait plutôt au Soboka. Là, après quelques gorgées de leur spécial les idées redeviendraient claires. Sans aucuns doutes.

Publié dans Fredo

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